lundi 20 avril 2009

Comment on fait le trottoir à Nagoya

Si par endroits, les trottoirs de Nagoya sont de banal bitume ou de bête béton, on note un goût prononcé pour les pavés et dallages. Voici un petit aperçu de leur diversité. Il arrive quelquefois que les différents dallages coexistent sur le même trottoir, particulièrement là où on a effectué quelques réparations sans pour autant tout changer.

Les motifs parfois créés sont généralement simples, les plus complexes étant plutôt au centre ville. À de rares exceptions, ces revêtements, même les plus brillants, sont étudiés pour ne pas se transformer en patinoire dès qu'il pleut. C'est d'autant plus appréciable que les trottoirs ne sont pas réservés aux seuls piétons, les vélos devant aussi y circuler. Apparemment, mais cela demanderait vérification, les dallages gris sont plus anciens, les nouveaux étant plus dans des tons rouges.

La continuité de ces revêtements est brisée par les plaques d'égouts ou encore par des dalles jaunes qui forment des lignes ou des T. On pourrait y redire question esthétisme, mais leur rôle étant de servir de repères pour les aveugles, on ne peut que se féliciter de leur existence.
On trouve aussi au sol des interdictions, principalement pour dissuader les vélocypédistes de garer leur engin n'importe où, plus récemment, pour signaler les zones non-fumeur.

samedi 4 avril 2009

Bâtiments mystérieux

On voit parfois d'étranges de bâtisses sortir du sol des villes japonaises. En voici deux, drôle de hasard, dont la construction vient d'être achevée en même temps.

Le premier est la juxtaposition d’une sorte de mini-cathédrale et d'un genre de manoir, le tout dans un style néo-anglais rétro-kitsch post-lovecraftien dont on se demande s’il constitue une audace architecturale assumée ou la preuve flagrante que les promotteurs de ce projet ont abusé de substances illicites .
Surtout lorsque l’on remarque la présence d’un fronton imposant faisant office d’entrée principale, qui, s’il assure une continuité physique entre les deux bâtiments, est parfaitement incapable d’assurer une cohérence de style à l’ensemble, hormis bien sûr si l’on considère le mauvais goût comme un style.

* * *

Le deuxième bâtiment se veut italien, si l’on en croit les différents panneaux et enseignes qui le décorent, mais il l’est autant que peut l’être une pizza japonaise (ceux qui connaissent cette aberration culinaire comprendront). Même sans parler italien, on peut nourrir de sérieux doutes sur ces écrits, en particulier à cause de la présence de mots français qui laissent augurer un de ces insensés sabirs dont les japonais ont le secret.
Le panneau le plus prolixe est donc soumis à la sagacité des lecteurs de ce blogue maîtrisant la langue de Dante, lequel seul aurait d’ailleurs pu décrire le vertige effroyable m’ayant saisi lorsque j’ai réalisé que ces constructions étaient censées reproduire quelque chose d’italien. Le pire étant ce menaçant bâtiment blanc que l’on aperçoit au sommet des marches. Mais les monter présageait une épreuve aussi pénible que de descendre celles menant vers l’Enfer, et il n’y aura donc pas de photos plus rapprochées: la curiosité a ses limites.

Bon, en fait, vous l’aurez peut-être deviné, ces bâtiments sont des lieux réservés à la célébration des mariages des nippons en mal d’exotisme. Pourquoi pas… il y en a bien qui font leur voyage de noce à Disniaisland: ça leur en donne un avant-goût.