dimanche 25 mai 2014

Entre les maisons



Au Japon, afin de rentabiliser l'espace, les maisons sont construites très près les unes des autres. Vraiment très près.
 

Entre les maisons, ces espaces sont parfois si étroits que l'entretien n'est pas toujours possible. Il est probable que quelques garnements aventureux explorent parfois ces lieux. En tout cas, les chats peuvent y passer facilement, et ils ne se privent pas de le faire souvent.
 

Les habitants de ces maisons essayent donc d'assurer leur tranquillité en barrant ces passages. Un cône de chantier semble peu efficace au premier abord, mais les Japonais sont assez disciplinés pour comprendre qu'il ne faut pas passer. Pour dissuader les chats, certains utilisent des bouteilles en plastique emplies d'eau, dont les miroitements sont censés dérouter la gent féline. Ceux qui doutent de ce procédé ont recours à des méthodes plus radicales et installent des portes, ou des barrières si c'est trop étroit.
 

Les barrières sont de formes et de matériaux très variés et pas toujours identifiables. Voici quelques exemples parmi mille autres : bambou (ici une imitation en plastique), tôle ondulée ou pour ceux qui veulent du solide, briques et ciment.
 

Certains rusent, en prolongeant une barrière existante, ou en plaçant divers objets devant les barrières trop fragiles. Si les plantes ne forment pas une jungle assez inextricable, on peut les protéger grâce à un muret.
 

Chose curieuse, il y en a qui, dans cet espace restreint, tiennent à marquer la séparation par un muret. Et même parfois, chacun le sien. Combinés aux gouttières ou autres objets, ces murets rendent le passage définitivement impraticable.
 

Toutes sortes d'objets peuvent faire office de barrière. Les plus courants sont les gouttières, les éléments externes des climatisations et les compteurs d'électricité et de gaz.


Et pour finir avec le cliché en vigueur qui veut que les Japonais soient entre tradition et modernité, lorsqu'une maison ancienne et une maison moderne sont côte à côte, la barrière empêchant le passage entre les deux est adaptée avec une ingéniosité toute nipponne.

samedi 17 mai 2014

Tourisme ferroviaire à Shizuoka

Dans la Préfecture de Shizuoka, la compagnie Oigawa Tetsudo possède du vieux matériel roulant, dont des locomotives à vapeur soigneusement entretenues pour des voyages touristiques. Les longs préparatifs pour le départ à la gare de Kanaya donnent l’occasion d’apprécier la beauté des machines. Les mécanos ne sont pas peu fiers aux commandes de leurs locomotives, ce qui est tout à fait compréhensible quand on voit la complexité de la machinerie dont ils ont la charge.

Les wagons sont eux aussi anciens, dans des couleurs qui ne se rencontrent plus ailleurs. Des locomotives électriques sont placées en queue de train. Leur rôle est sans doute d’aider à pousser quand les pentes sont trop fortes. Mais comme elles sont anciennes elles aussi, elles ne dépareillent pas. 

L’intérieur aussi est d’époque. Durant le voyage, on peut manger un ekiben, ces bento achetés dans les gares dont les voyageurs japonais sont friands. Ils comportent bien évidemment des spécialités locales de Shizuoka. On peut même boire une bière brassée spécialement pour la ligne.

La ligne suit plus ou moins la rivière Oi, qui est donc omniprésente dans le paysage. Et comme le thé est la spécialité de la préfecture de Shizuoka, les champs ne manquent pas, typiques avec leurs ventilateurs pour disperser la rosée le matin.
Arrivés à Senzu, on peut continuer le voyage, pour peu que l'on change de train. Le changement est de taille, puisqu’on passe à la voie métrique. Les rames automotrices marchent au diesel, mais sur la portion où la pente peut atteindre 9%, elles sont poussées par des locomotives électriques importées de Suisse utilisant le système de crémaillère abt.

Le long de cette voie, la rivière est toujours là, mais le paysage est nettement plus sauvage et boisé, hormis le passage devant le barrage de Nagashima. Le train va ainsi jusqu’à Ikawa à travers la montagne. Et vraiment à travers, puisque la ligne comporte un nombre assez impressionnant de tunnels (61 exactement).

lundi 12 mai 2014

Yabusame à Mikawa-ichinomiya

Le yabusame est normalement un tir à l’arc équestre rituel, lié au shintoïsme.
À Mikawa-ichinomiya, au sanctuaire de Toga, il se passe d’arc et de flèches. Mais il commence par l’inévitable procession pour laquelle on sort en grande pompe l’omikoshi, au son de la musique gagaku.

Le son des pétards retentit également dans les pas du shishi, figure léonine animée par des participants ayant visiblement abusé du saké sacré. Les bruyants personnages passés, le défilé retrouve toute sa solennité. Le premier cheval porte un objet de culte, et ceux d’après les très jeunes cavaliers avec lesquels ils participeront au yabusame.

Les chevaux sont de races variées, allant des petits chevaux mongols au lourd cheval de trait en passant par des anglo-arabes. Comme leurs cavaliers, ils ont été soigneusement parés pour l’évènement.

On pose ensuite l’omikoshi le temps d’une cérémonie, puis on le ramène au bâtiment principal pour laisser la place aux chevaux et à leurs cavaliers. Selon leur audace, ces derniers tentent des figures plus ou moins acrobatiques.

Mais rien que le fait de rester en équilibre sur des chevaux lancé au galop constitue déjà un exploit pour des cavaliers aussi jeunes. Et ils passent et repassent ainsi plusieurs fois à la grande joie du public.