mercredi 25 février 2015

Pyright ou copirate?

Ça me fait toujours un peu de peine que l’imagerie, devenue légende, des pirates soit désormais galvaudée par l’utilisation abusive de leur nom pour désigner de vils téléchargeurs. Si certes les deux se livrent à des activités délictueuses, ces derniers ne font preuve d’aucun panache en commettant leurs larcins. Il est bien plus facile de manier le clavier et la souris le cul sur sa chaise que de se battre au sabre. Alors que les pirates de jadis, souffrant de la malnutrition ou du scorbut, montaient à l’assaut en criant un tonitruant «À l’abordage!», le pirate informatique ricane bêtement devant son écran en gavant son cholestérol de chips ou de pizza. Les pirates se riaient fièrement de la mort et ceux qui usurpent désormais leur nom se contentent de se foutre de la gueule d’hadopi. Que l’on désigne les deux du même mot est un scandale.

Aussi, je propose de restaurer leur honneur aux hardis aventuriers de jadis en leur restituant le nom qui leur a été, on peut le dire, littéralement piraté. Pour cela, nous avons donc besoin d’un terme pour désigner ceux qui dupliquent les fichiers dans le mépris des lois, et plus grave, celui des artistes.

Pour ne pas changer trop radicalement un terme déjà bien implanté dans l’usage, je propose deux solutions:

pyright: [piʀajt] à l’oral, il suffit d’ajouter une semi-voyelle (ou semi-consonne, c’est selon) à la prononciation française de pirate. Le nombre de syllabes reste le même. À l’écrit, le mot étant une apocope de «copyright», le terme à l’avantage de rappeler la loi qui est enfreinte. Les puristes ne manqueront pas de souligner l’origine anglaise du mot et de s’en indigner. Ils se consoleront en se disant que les cuistres désignés par ce mot ne méritent pas l’honneur que l’on se fende d’un mot français pour eux.

copirate: [kɔpiʀat] à l’oral, il y a une syllabe de plus, ce qui peut être un désavantage pour remplacer un mot. C’est d’ailleurs pourquoi les emprunts à l’anglais évoqués ci-dessus s’imposent malgré ceux qui s’ingénient à leur trouver des équivalents français. Par principe d’économie, on préfère le plus rapide à dire. Mais s’agissant d’un mot-valise entre «copie» et «pirate», il fait sens, avec de surcroît une sonorité qui rappelle «copyright». Et à l’écrit, c’est un mot à l’orthographe bien française.

Bien entendu, les deux mots peuvent donner naissance aux termes dérivés nécessaires: pyrighter/copirater, pyrightage/copiratage.

Donc, lequel préféreriez-vous?

vendredi 13 février 2015

Bandes, rayures et spirales





Les poteaux et pylônes japonais sont souvent dotés de dispositifs photo-réfléchissants pour être visibles de nuit. L’utilité en est évidente vu l’étroitesse de certaines rues. Mais curieusement, on les trouve même sur les poteaux bordants les voies plus larges. Les câbles assurant l’équilibre des poteaux sont également signalés: on n’est jamais trop prudent.

Il ne semble guère y avoir d’uniformisation en ce qui concerne les bandes, qui sont donc verticales, horizontales ou diagonales. Si les couleurs jaune et noir dominent, le gris et blanc est parfois utilisé.

On note parfois à un abus de ces dispositifs, ce qui laisse penser que les accidents sont fréquents. Témoin cette borne ravagée qui en a été équipée alors que les autres dans la même rue en sont dépourvues.

Les piliers ont un autre code de couleurs, jaune et blanc parfois, mais plus fréquemment orange et blanc.

C’est ce même orange et blanc qui orne les fameux cônes de signalisation (ou cônes de Lübeck), mais ils existent aussi en coloris plus divers, et pas toujours avec les rayures.